Profiter du rallye Trump pour investir dans les banques

Kurt Feuerman (pictured), gestionnaire du portefeuille AB Select US Equity d’AllianceBernstein, se penche sur les perspectives des banques américaines, plus prometteuses qu’elles ne l’ont été depuis longtemps selon lui.
Les actions bancaires américaines, dont les cours se sont envolés après l’élection de Donald Trump, viennent de connaître deux mois frénétiques. Comment les investisseurs peuvent-ils se positionner sur ce secteur alors que l’investiture de Trump, prévue le 20 janvier, laisse augurer des changements considérables dans l’activité économique et l’environnement réglementaire?
Après des années consécutives de vents contraires, les valeurs financières américaines surfent sur une vague d’optimisme. Entre l’élection présentielle et le 30 décembre, l’indice S&P 500 Banks a gagné 23 %.
Les investisseurs commencent à penser que l’arrivée de cette nouvelle administration inaugurera un nouvel âge d’or des banques qui pourrait provoquer une solide croissance des résultats dans les années à venir. Le secteur est susceptible de tirer profit de différents facteurs positifs, parmi lesquels:
• Une croissance économique plus forte. Le raz-de-marée républicain laisse penser que de nouvelles lois seront très probablement votées dès le début du mandat de Trump. On peut s’attendre à une baisse de l’impôt sur les sociétés et à une reprise des dépenses budgétaires – deux facteurs qui pourraient alimenter une croissance économique conséquente. Pour les investisseurs, les banques peuvent être vues comme un pari sur l’accélération de la croissance américaine.
• Des taux d’intérêts plus élevés. Délaisser la politique monétaire pour privilégier les incitations fiscales pourrait accélérer la hausse des taux d’intérêts qui sont à l’heure actuelle historiquement bas. Selon nous, la hausse des taux de la Fed décidée en décembre pourrait bien être la première d’une série qui marquera l’année 2017. Les banques sont les entreprises qui profitent le plus des hausses des taux d’intérêts, ces dernières leur permettant d’augmenter les revenus qu’elles dégagent des prêts et investissements.
• Des allègements réglementaires. On attendrait logiquement d’un gouvernement républicain qu’il réduise la pression réglementaire instaurée depuis huit ans. Les règles relatives à la loi dite Dodd-Frank ne pourront sans doute pas être remises en cause rapidement. Toutefois, nous pensons que Washington va progressivement s’orienter vers une politique favorable aux banques et une sortie de l’environnement hostile que nous connaissons actuellement. Au fil du temps, dans un contexte favorable, les revenus devraient bénéficier d’un effet de levier et les coûts de compliance devraient se réduire. En outre, les règles extrêmement strictes qui prévalent en matière de capitaux propres – qui commencent déjà à s’assouplir – sont susceptibles de se relâcher encore davantage.
• Des taux d’imposition plus bas pour les entreprises. Trump a promis de réduire le taux d’imposition des entreprises à 20 ou 25 %, contre 35 % actuellement. Cette mesure entrainera une hausse du bénéfice par action (BPA) des entreprises américaines dans leur ensemble, et plus particulièrement pour les entreprises qui génèrent leurs revenus sur le territoire national. Les multinationales, notamment celles qui sont actives dans les domaines de la technologie, de la santé et des produits de consommation, ne devraient pas figurer parmi les plus gros bénéficiaires de cette baisse des taux, dans la mesure où elles génèrent une grande partie de leurs revenus à l’étranger. Parce que leurs profits sont d’origine essentiellement nationale, les banques devraient profiter pleinement de cette baisse du taux d’imposition.